My body, my story
Qu’est ce que nos corps disent de nous ?
Quels mots choisissons-nous pour les décrire ?
Comment leur parlerait-on, si c’était possible ?
À travers cette nouvelle série de portraits, NOO célèbre la pluralité, la résilience, la beauté et la force de nos corps.
Des conversations sincères et profondes, pour interroger la relation que nous entretenons avec eux, le regard qu’on leur porte, le poids des normes et la quête d’un amour souvent tumultueux.
Dans l’intimité de sa maison marseillaise, nous avons rencontré Parysatis, co-fondatrice de la collection de maisons hôtelières Harmony Homes, qui nous a parlé des années de contrôle, de la révélation de la maternité et du poids des réseaux sociaux.
Les photographies sont signées Sabrina Hadj-Hacène.

Qui es-tu, Parysatis ?
Je suis co-fondatrice d’une collection de maisons hôtelières, Harmony Homes, qui propose à la fois de voyager et d’investir. Marseillaise depuis 5 ans, j’habite ici avec ma famille, ma fille et mon mari.
Quelle relation entretiens-tu avec ton corps aujourd’hui ?
Je dirais que je suis en transition. J’ai passé beaucoup d’années à contrôler mon corps, jusqu’à mon post partum où j’ai expérimenté un lâcher prise total. Aujourd’hui, avec l’aide de lectures notamment, j’apprends à voir mon corps comme un ami, presque un temple même. Je veux vraiment en prendre soin aujourd’hui, lui apporter des bonnes choses - sur l’aspect extérieur, mais aussi intérieur.
Tu parles de lectures. Peux-tu nous partager celles qui ont eu un impact fondamental sur ton rapport à ton corps ?
Il y en a trois. Le premier est Faites votre glucose révolution de Jessie Inchauspé. Je citerais aussi Votre santé optimisée par Emilie Steinbach. Et le dernier s’appelle La théorie Let Them, de Mel Robbins. On y découvre - entre autres - l’histoire d’un homme obèse, qui ne fait rien pour changer, et de sa femme qui se bat contre cela. En sous-texte, les sujets soulevés sont ceux de la volonté, de la prise de conscience, de l’effort… et de l’instant présent. L’autrice explique que les êtres humains choisissent presque toujours le plaisir immédiat plutôt que le bien-être sur le long terme - fumer une cigarette, manger un burger… Pour moi qui ait été obèse jeune, ça a été un vrai déclic. Personne ne m’avait expliqué avec ces mots le concept du plaisir immédiat et le mal-être qu’il peut générer sur le long terme, avec toute la culpabilité qui va avec. Celle de ne pas être assez fort.e, courageux.se, ou capable de prendre sa vie en main.

En quoi la maternité a fait évoluer ton rapport à ton corps ?
La maternité, assez unanimement, transforme une femme. Avoir un enfant, c’est se confronter à un lâcher-prise inévitable, puisque par essence, on ne peut pas contrôler un bébé - ses pleurs, ses émotions… Cela a forcément des répercussions sur la manière dont on voit son corps. De mon côté, j’ai toujours été dans le contrôle. J’ai été obèse jeune, j’ai perdu 25 kilos à 15 ans, puis je suis ensuite tombée dans l’anorexie et la boulimie. J’ai toujours essayé de m’en sortir, avec des phases où ça allait mieux… Mais sans jamais vraiment me débarrasser de l’obsession du contrôle.
Avoir une fille à 30 ans m’a fait réaliser qu’on ne peut pas tout contrôler, à commencer par son corps. Mon post partum a été accompagné de fluctuations hormonales, de rétention d’eau… Et de l’envie de me concentrer sur des choses plus importantes que mon apparence physique. Mais ce n’est pas un sujet clos. Aujourd’hui, j’ai toujours quelques kilos de grossesse dont j’aimerais me débarrasser, mais je cherche à avoir une alimentation saine, à nourrir mon corps de ce dont il a besoin, sans jamais tomber dans la culpabilité. C’est encore un challenge.
Tu es suivie par plus de 60 000 personnes sur Instagram. Comment ce regard extérieur — likes, commentaires — influence-t-il ta propre perception de ton corps et ta confiance en toi ?
J’ai de la chance d’avoir une communauté très bienveillante, mais je déplore sincèrement ce système de likes. Je ne connais aucune créatrice de contenu qui est à l’aise avec ce chiffrage. C’est une obsession constante, qui a forcément un impact sur ce qu’on choisit de montrer et la manière dont on se voit.
De mon côté par exemple, je choisis consciencieusement les photos que je partage, notamment depuis mon mariage, en 2023. Pour me sentir bien dans mes robes et avoir pleinement confiance en moi ce jour-là, j’ai fait quelque chose qu’il ne faut surtout pas faire, qui est très traumatisant pour le corps : j’ai perdu 6 kilos en 1,5 mois. Evidemment, j’ai tout repris en 3 semaines et depuis, je ne suis pas à l’aise avec ces kilos en plus. Je ne veux pas mentir à ma communauté, faire semblant d’être à bien dans mon corps alors que ce n’est pas le cas. En toute honnêteté, je pense que si je n’étais pas suivie par autant de personnes, je voudrais quand même perdre ces kilos, mais je me sentirais plus libre dans le contenu que je partage.
Quelle a été la plus belle surprise que t’a fait ton corps ces dernières années ?
Donner vie, sans hésitation. Et supporter tout le post partum : être au rendez-vous tous les jours depuis 4 ans, malgré les nuits plus courtes, le stress du travail et tous les aléas du quotidien. C’est juste fou.
Si tu pouvais parler à ton corps, qu’aimerais-tu lui dire ?
Une seule chose - désolée.

Dans quelle situation est-ce que tu te sens le mieux dans ton corps ?
Je dirais que c’est quand je lui fais du bien, tout simplement. Quand je fais du sport, quand je mange équilibré et sainement, quand je bois de l’eau. C’est un cercle vertueux.
La mode joue-t-elle un rôle dans ton estime de toi ? En quoi tes vêtements t’aident-ils à affirmer, aimer ou célébrer ton corps ?Complètement. J’ai d’ailleurs plus besoin de la mode dans les moments où je ne me sens pas très alignée avec mon corps que l’inverse. Quand je me sens super bien dans ma peau, je pourrais être nue, honnêtement ! Quand ça va moins bien par contre, j’ai besoin de vêtements pour détourner les regards extérieurs de mon corps. Je pense que c’est pour ça que j’aime la mode depuis que je suis enfant. Ils sont comme une armure.
Ton go to outfit quand tu ne te sens pas super à l’aise dans ton corps ?
Des vêtements sexy. Quand j’enfile une tenue ultra sensuelle et féminine, je me dis immédiatement « Allez, on y va, tout va bien se passer ». C’est un vrai effet boost pour moi.
Comment tu te sens quand tu portes un body NOO ?
Toujours sexy. Je me trouve belle, et ça me donne forcément plus confiance. Mais aussi confortable, libre de mes mouvements.
Pour moi, la fille qui porte du NOO, c’est cette fille fascinante mais jamais inatteignable. Une copine décomplexée, fun et pleine d’assurance ! J’aime ce côté sexy qui ne tombe jamais dans le vulgaire. Les couleurs, souvent classiques, viennent sublimer les coupes audacieuses, les fentes et les décolletés. C’est cet équilibre parfait entre pouvoir et légèreté, séduction et simplicité.
Ton body préféré de la nouvelle collection ?
Le body High Black.









